Séminaire annuel « Discours, vulnérabilités, société »
Séance 4 « Du geste technique au soin relationnel : construire une vulnérabilité capacitaire » en présence de Nathalie GARRIC
Lieu de l’événement : Université Catholique de Lille, Bâtiment du Rizomm – salle à définir – 41 rue du port, Lille – lien de géolocalisation
Biographie de l’intervenante :
Nathalie GARRIC est professeur des universités à Nantes Université où elle enseigne la pragmatique, l’énonciation et l’analyse de discours. Elle effectue ses travaux de recherche au laboratoire PREFics de l’UBS (Université Bretagne-Sud). Ses analyses se concentrent sur l’étude de problématiques sociales contemporaines qui occupent le débat public, avec un intérêt tout particulier pour des questionnements impliquant des acteurs vulnérables sur le terrain de la santé. Ses recherches se situent en analyse de discours de tradition française en associant de façon complémentaire une analyse qualitative indicielle et une analyse quantitative textométrique et nourrissent une perspective applicative.
Résumé :
Nous questionnerons la notion de vulnérabilité dans le contexte de la relation de soin en nous adossant à différents paradigmes en Sciences de la santé (Carbajal 2013 ; Vaillant 2006) et sociologie de la connaissance (Payet, Giuliani, Laforgue 2008) et en illustrant notre réflexion d’un certain nombre de résultats de recherche obtenus dans plusieurs projets menés au cours de ces dix dernières années en analyse des discours de la santé. Pour rendre compte d’un certain nombre de pratiques, professionnelles ou profanes, émergeant du terrain, produites dans le strict cadre du soin mais également et surtout en périphérie, nous avons formulé l’hypothèse du soin relationnel : « Le soin déborde le lieu et la durée dédiés au geste technique, il s’envisage comme un processus inscrit dans un projet co-construit par différents dispositifs et partenaires du “prendre soin” » (Garric & Herbland 2019). Celui-ci pour répondre aux exigences de la définition de la santé de l’OMS, « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité », doit se confronter à de potentielles résistances pour s’imposer (ou non) et dépasser (ou non) les légitimités doxales des différentes communautés en jeu, plus ou moins fortes, selon les objets discursifs abordés. Par l’analyse de ces dynamiques complexes, notre objectif est d’analyser les conditions d’une vulnérabilité positive (Ghliss, Paveau, Ruffon 2019) qui repose sur une capacitation collective (Mbelu Wayezu 2018), sociale, professionnelle et politique.
Présentation du séminaire annuel :
Ce séminaire vise à permettre une mise en valeur de l’analyse de discours (tel que porté à la fois par les sciences du langage et par les sciences de l’information et de la communication), en lien avec les thématiques du GERTS. Ce faisant, le but est de dynamiser la mise en dialogue avec les autres sciences humaines pratiquées au sein du GERTS et d’ESSLIL, à savoir la sociologie, l’anthropologie, ou encore les sciences de l’éducation – et plus généralement, les sciences sociales dans leur ensemble.
En invitant des collègues universitaires à parler de leurs objets de recherche, objets qui sont en résonnance avec les sujets d’étude du GERTS ou les thématiques abordées au sein des formations d’ESSLIL, nous souhaitons ainsi aborder le triptyque discours-vulnérabilités-société à travers l’approche suivante :
- Les discours, définis comme des matérialités et expressions langagières qui font circuler du sens, des imaginaires et des représentations sociales, à travers une variété de dispositifs et de sphères (entretiens, univers digital, créations artistiques, productions médiatiques…), propres à donner des clés de lecture sur l’organisation et l’évolution de nos sociétés dans leur ensemble ;
- Les vulnérabilités, abordées à la fois comme des situations sociales qui habitent les espaces, influencent les pratiques et les technologies, contraignent les existences et déterminent les champs d’action et d’empowerment, en considérant les dimensions humaines et non humaines ainsi que les contraintes sociales, économiques et politiques qui les traversent ;
- La société, enfin, considérée comme un tout qui se trouvent être le carrefour, le fruit et l’agent de facteurs sociaux, économiques, culturels, anthropologiques, politiques et historiques (entre autres), et qui ne doit pas être considéré comme un espace humain clos, mais un système en dialogue avec d’autres systèmes qui les dépassent, non humains en particulier.
En ce sens, ce séminaire pourra également permettre de poser les bases de collaborations potentielles, d’inspirer des projets de recherche ou des discussions fécondes, ou encore d’interroger les formations dispensées au sein d’ESSLIL.
JE M’INSCRIS Je contacte Albin WAGENER