Question posée par un assureur : Comment adapter le système d’assurance actuel aux conditions de travail des travailleurs nés du phénomène de l’ubérisation ?
On assiste aujourd’hui à l’émergence d’un phénomène connu sous le nom d’ubérisation qui est né de l’innovation numérique en passant par les taxis, hôtels et restaurants et qui a pour caractéristique principale de mettre directement en relation le client et le prestataire. Ce phénomène a pour conséquence la création de nouveaux métiers tels que la livraison à vélo.
Solutions testées : L’expérience a pour objectif de tester si les livreurs à vélo préfèrent s’assurer de manière communautaire sans passer par une plateforme. En même temps, la manière dont un type d’assurance est présenté pourrait influence le choix des travailleurs. Ainsi, nous voulons également comprendre quel type d’information influence les décisions des coursiers.
La méthode : Afin de réunir les participants, le recrutement a été effectué de la manière suivante : des coursiers à vélo ont été interpellés dans les rues de Lille et invités à participer à cette expérience, aucune information sur l’objectif ou le déroulement de l’expérience n’a été donnée. Des flyers ont également été distribués dans des restaurants qui proposent ce système de livraison à vélo afin de diffuser plus facilement l’information aux coursiers.
L’expérience s’est déroulée en deux sessions sur deux groupes d’individus différents de 20 personnes.
Dans cette expérience, les participants jouent à un jeu sur ordinateur dans lequel ils peuvent gagner de l’argent et où ils sont confrontés à trois types de risques présentés sous forme d’accidents de gravité faible, moyenne et forte influençant les gains des participants.
Dans un premier temps, une assurance individuelle de base est proposée aux sujets qui peuvent choisir de s’assurer ou non et d’y ajouter des options pour se couvrir davantage. Ensuite les sujets sont confrontés à une assurance communautaire où chacun contribue pour couvrir le risque du groupe. Cela permet aux sujets de tester deux types d’assurance.
Dans un deuxième temps les participants/coursiers devaient choisir parmi l’un des deux types d’assurance proposés.
Résultats : Lorsque les participants ont le choix entre une assurance individuelle de base ou d’adhérer à une communauté, la majorité préfère la communauté. De plus, les membres d’une communauté qui partagent les risques sont moins disposés à prendre des décisions risquées et préfèrent rajouter des options complémentaires à leur assurance communautaire de base.
Les implications : Les systèmes d’assurance communautaires sont mieux adaptés aux préférences des travailleurs non-salariés nés du phénomène d’ubérisation de l’économie.