MALIK BOZZO-REY : PHILOSOPHE, ÉTHICIEN, LIBRE PENSEUR

Serait-il le cauchemar du déménageur ? Un seul regard sur les dizaines et dizaines de livres qui couvrent les étagères suffirait à le laisser croire. Bienvenue dans le bureau de Malik Bozzo-Rey. Le philosophe est directeur de recherche en éthique, un domaine qu’il n’avait pourtant pas en tête, en choisissant son cursus supérieur. Mais c’est ainsi qu’il avance, en laissant les opportunités le cueillir et les rencontres déterminantes jalonner son parcours.

Malik Bozzo-Rey était un étudiant « ordinaire ». Philosophie politique, théorie du droit et les grands classiques de l’histoire de la philosophie – notamment grecque – avaient la faveur du tout juste bachelier de Lettres et Mathématiques (A1) qu’il était alors. « Jusqu’à ma thèse, l’éthique n’était encore pour moi qu’un sujet secondaire », explique-t-il, avant d’énumérer les questionnements qui l’occupaient : « Que sont les droits, les obligations, la loi, la logique déontique…? »

À partir de la maîtrise, il s’intéresse à l’utilitariste anglais Jeremy Bentham, qui lui ouvre de nouvelles perspectives de réflexion : « J’ai commencé à m’interroger sur les liens entre morale, théorie du droit et philosophie politique. » Et après sa thèse, à se faire un réseau qui va entretenir ce nouvel intérêt, faisant du Britannique « la matrice de toute [la] réflexion » de notre chercheur, passée par les normes induites par l’appartenance à un collectif humain, par un questionnement sur la place des entreprises dans le libéralisme et, progressivement, par le concept d’éthique des entreprises.

Il a toujours voulu être prof

« Je travaille sur ce qu’il est justifié de faire », résume sobrement celui qui rêvait de devenir professeur depuis de nombreuses années : « Jusqu’en première, je voulais être prof de français. Sauf qu’en terminale, quand j’ai vu ce qu’était la philo, je me suis aperçu que ce que j’appréciais dans le français c’était la dissertation, c’est-à-dire la réflexion. Travailler sur les textes littéraires, entendre telle théorie littéraire… c’est intéressant, mais ça n’est pas ça qui me motivait véritablement. »

Ce coup de cœur n’a plus jamais laissé place au doute parce que pour Malik Bozzo-Rey, « la philosophie est une sorte de réflexion puissance deux : elle a, à la fois, ses objets propres, mais elle peut aussi prendre n’importe quel objet de réflexion. Et il y a finalement plein de matières dans la philosophie. L’esthétique, ce n’est pas la philo des sciences, ce n’est pas la logique, ce n’est pas la philosophie politique, ce n’est pas la morale… Kant n’est pas Platon, ni Descartes… ni Bentham non plus. ».

Mais à propos, c’est qui Bentham ?

En deux mots, Jeremy Bentham est le fondateur de l’utilitarisme classique. Selon lui, la finalité de toute action, de toute loi, qu’elle soit économique, sociale, etc., consiste à maximiser le plus grand bonheur pour le plus grand nombre. Évidemment, la maximisation du plus grand bonheur pour le plus grand nombre, semble au départ comporter une dimension éthique plutôt centrée sur l’intérêt individuel. Mais Bentham pense un utilitarisme de la règle et va donc s’appuyer sur des lois, des normes sociales, politiques… pour essayer de maximiser le plus grand bonheur pour le plus grand nombre. Cette réflexion pose la question des relations entre éthique, philosophie politique et droit.

Comment raisonne-t-on en philosophie ?

Prenons une situation : un professeur, dans une classe, dit à ses étudiants : « La porte est ouverte. » La réflexion éthique consiste à se demander ce qu’il dit à travers cette phrase. Est-ce que le professeur décrit une situation, la porte étant effectivement ouverte ? Est-ce qu’il donne, de manière implicite, un ordre ? Auquel cas, la traduction de son propos serait : « Puisque la porte est ouverte, il faut que quelqu’un la ferme. »  Dans ce second cas, qu’est-ce qui justifie la légitimité du professeur à donner cet ordre-là ? Si l’on entame une réflexion sur l’autorité du professeur, on peut transposer la réflexion éthique à la théorie du droit et se demander : « Pourquoi obéit-on au droit ? ». Pourquoi est-ce que l’on s’arrête au feu rouge – l’un des plus grands exemples de la théorie du droit étant le code de la route ?

Tout début de réflexion philosophique s’accompagne, selon Malik Bozzo-Rey, de deux certitudes : on ne sait pas ce qu’on va trouver d’une part, et d’autre part, le but n’est d’ailleurs pas forcément de trouver quelque chose en tant que tel. « On essaie d’élaborer des réflexions qui vont permettre, petit à petit, d’avancer pour, peut-être, un jour, avoir une réponse – plus qu’une solution – à un problème posé. »

Ce cheminement réflexif s’accompagne de dilemmes. Par exemple : faut-il aborder un questionnement avec son histoire, sa personnalité, ses intuitions, ou en faire totalement abstraction ? Il peut aussi être pavé d’angoisses : la première, face à l’étendue de la littérature scientifique disponible, quel que soit le concept ou la discipline abordés. La seconde lorsqu’on s’aperçoit qu’on s’est trompé, qu’on n’est peut-être pas parti du bon raisonnement, de la bonne intuition. Que faire, en effet, de cette confrontation entre réflexion philosophique rationnelle et intuition ? Pour étudier la philosophie, il faut donc être préparé à se retrouver, parfois, ébranlé dans ses convictions.

Un travail en interdisciplinarité

Dès la maîtrise, Malik Bozzo-Rey se positionne sur un champ – la théorie du droit – à la croisée des disciplines, ce qui implique d’emblée un effort de transdisciplinarité. « C’est un domaine que presque aucun philosophe, en France, n’étudiait. Il y avait bien quelques juristes, précise-t-il, mais qui n’avaient pas les concepts philosophiques nécessaires pour approfondir suffisamment la réflexion. »

La nationalité de Bentham va amener un travail en collaboration avec des civilisationnistes, qui étudient la civilisation britannique. « Il a aussi fallu que je m’intéresse à l’histoire, pour, dans ma thèse, démontrer qu’il ne s’agissait pas de rédiger une thèse d’histoire de la philosophie, et que j’avais l’intention de m’affranchir de la chronologie historique pour aborder Bentham. » Politistes, gestionnaires, économistes… tous ont participé à enrichir le travail de réflexion du chercheur, après une mise au point terminologique – parfois très longue – visant à définir « ce dont on parle » et « comment on en parle ».

« Je pense que la philosophie ne doit pas être une discipline fermée, confirme le chercheur. Ce serait une erreur fondamentale, d’autant plus que, par définition, la philosophie peut puiser n’importe quel objet de réflexion dans les autres disciplines. On peut avoir une éthique de la science politique, de l’économie… La philosophie de l’économie, la théorie du droit, la philosophie du droit, ça n’est rien d’autre que ça. Il faut être conscient, quand on commence une recherche, qu’il existe d’autres manières de penser que la nôtre. Il faut rassembler un maximum de connaissances, se nourrir de la sociologie, des sciences cognitives, du droit, de la science politique… »

Une forte volonté de transmission

Malik Bozzo-Rey a grandi dans un environnement marqué du sceau de la transmission. Avec une mère institutrice et un père éducateur spécialisé, il a été sensibilisé rapidement à cette question, qu’il a continué de creuser pendant ses études. « J’ai d’abord été animateur, se souvient le chercheur, en marge de mon cursus. Là, la transmission est importante, même s’il ne s’agit pas d’une transmission théorique, mais plutôt au niveau des valeurs, de l’éducation et de l’accompagnement à la vie en collectivité. Ça amène aussi d’autres réflexions sur le plan psychologique. »

En maîtrise, étant donné qu’il peinait à se projeter dans « un système autoritaire, avec une hiérarchie hyper présente et des ordres qu’on ne peut pas discuter… », le philosophe troque son service militaire contre un service civil. Il intègre un service jeunesse à Aulnay-sous-Bois (93) pour former les animateurs et les ouvrir à une réflexion autre que celle qu’on leur apprend dans le BAFA et/ou le BAFD.

« L’attention portée à la complexité du monde »

Par sa posture de chercheur à 100%, Malik Bozzo-Rey n’a plus l’occasion d’enseigner en face-à-face pédagogique. « Mais, estime-t-il, il y a quand même, dans ce rôle de chercheur, l’idée de transmettre le résultat de nos recherches, à travers une production et en même temps à travers la discussion. » Ses interlocuteurs : des étudiants, des publics de spécialistes, lors de conférences et de colloques, en France et à l’étranger, mais aussi des professionnels. « Et il y a toutes ces belles rencontres avec des gens qui ont envie de réfléchir, par exemple dans des associations de philosophie, mais qui ne détiennent pas forcément les outils adéquats pour le faire, et dont les questions terre à terre peuvent sembler simples, mais ne le sont pas. Cela nous conduit, nous, philosophes, à nous livrer à cet exercice très intéressant de simplification de choses très complexes. C’est bien qu’on nous invite parfois à redescendre sur terre. Il faut être capable d’être très théorique, abstrait, d’avoir des pensées très complexes, mais qui peuvent être énoncées à n’importe qui. J’aime la définition de la philosophie à la fois comme manière de penser, mais aussi comme attention portée à la complexité du monde. »

La dissert’ « pour les nuls »

Premier conseil de Malik Bozzo-Rey au philosophe débutant : au départ, il faut s’accrocher, parce que la philosophie, c’est une méthodologie, ça n’est pas inné et ça demande un peu d’apprivoisement.

L’on entend souvent parler de plans canoniques en trois parties, composés de la thèse, de l’antithèse et de la synthèse. Le chercheur leur préfère une méthode de philosophie en quatre parties :

  • La première permet d’analyser tous les termes du sujet, qui construisent une problématique ;
  • Les deux parties suivantes proposent une alternative face à ce problème philosophique ;
  • La quatrième partie résout la question posée et permet non pas d’opérer une synthèse, mais de répondre en prenant compte l’alternative que l’on a identifiée.

Mieux vaut être prévenu : il faut une solide culture, des connaissances théoriques, sans lesquelles l’on risquerait de manquer d’alternatives.

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Portrait Malik BOZZO-REY

« Je me suis dirigé vers des thématiques parce que j’avais envie de travailler avec des gens »

Malik Bozzo-Rey affirme qu’il n’a jamais eu de « plan de carrière ». « Souvent, je n’ai pas fait mes choix en pleine connaissance de cause. Ce qui ne veut pas dire que si j’avais eu toutes les informations disponibles j’aurais forcément fait des choix différents », nuance le chercheur, qui ignorait, par exemple, qu’il existait très peu de postes en philosophie à l’université lorsqu’il a fait son choix d’études. « Pour moi, c’était évident : j’aimais la philosophie, j’aimais la recherche, j’aimais transmettre, j’allais être prof. » N’appréciant pas le système « élitiste » de l’agrégation, « qui ne correspond pas du tout à la philosophie de la philosophie », il sait qu’il peut être chercheur ou maître de conférences, et c’est comme cela qu’il démarre sa thèse. Puis, d’expériences en opportunités, il obtient un post-doctorat, des heures de cours, et un poste à la Catho, voilà huit ans.

Ce succès n’avait a priori rien d’évident : le choix d’étudier la philosophie anglaise, avec Bentham, est par exemple déjà singulier. En France, on privilégiait traditionnellement l’étude de la philosophie allemande. En outre, l’utilitarisme, le courant de pensée de Bentham, a été pour ainsi dire « banni » pendant des décennies dans l’hexagone, précisément parce qu’il est anglais, mais aussi matérialiste et complètement opposé à l’idéalisme allemand.

Un homme loyal

« Je ne suis pas arrivé à Bentham parce que je voulais travailler sur Bentham, explique le chercheur. C’est lié à un prof qui faisait cours de philosophie anglaise le samedi matin. Un jour, il nous donne une dissertation et je bosse dessus comme un dingue. Lorsqu’il corrige le sujet, je me dis qu’il est génial, que c’est comme ça que je veux penser, et que c’est avec lui que je veux travailler. Donc je vais le voir et je lui dis que je suis intéressé par la philosophie politique et que je veux traduire. Et c’est comme ça qu’il me parle de Bentham. »

Ce professeur charismatique est toujours présent dans la carrière de l’éthicien, notamment à travers des réflexions et publications communes. « J’ai toujours fonctionné comme ça, avec – aussi bizarre que ça puisse paraître – d’abord le côté humain. Je me suis dirigé vers des thématiques parce que j’avais envie de travailler avec des gens. »

Cette hiérarchie des priorités a souri à notre philosophe. « J’ai toujours été confirmé dans mes choix, alors que lorsque j’ai pris des décisions “parce que ça va me servir” ou “parce qu’il faut ça dans le CV“, ça a toujours engendré des problèmes et n’a jamais été satisfaisant. Ça ne veut pas dire que je ne me suis pas trompé. Mais en l’occurrence, quand j’ai fait ces choix indépendamment des considérations stratégiques, je ne les ai jamais regrettés, peu importe leurs implications. »

Ses travaux, dans les entreprises, d’éthique appliquée

« Il y a un gros paradoxe avec l’éthique des entreprises, c’est qu’il y a une énorme attente éthique au sein des entreprises, et de la part du public… mais personne ne sait vraiment de quoi on parle », estime Malik Bozzo-Rey. Pas de manichéisme avec le philosophe : le management, dans sa grosse majorité, prête selon lui une certaine attention aux conséquences – notamment humaines – de ses décisions. « Le problème c’est que le manager n’est généralement pas formé à prendre des décisions éthiques. Il se doit d’avoir une approche très financière, très quantitative, très technicienne, qui met de côté l’aspect humain. »

Reste que le ver est dans le fruit quand même les consultants et les philosophes entretiennent le discours ambiant sur la performance, piège dans lequel notre chercheur ne tombe pas, en proposant une autre définition du management : « Un collègue me disait qu’il s’agissait, pour lui, du “gouvernement des hommes”. C’est une définition très foucaldienne, mais qui ouvre plein de perspectives et ne se résume plus à la quête d’une adéquation entre les ressources humaines au sein de l’entreprise et des objectifs stratégiques qu’on a définis. Je pense qu’on peut avoir un discours critique vis-à-vis du management. Par contre, que l’on s’entende bien sur le fait que, pour moi, le terme “critique” n’est pas nécessairement négatif, et n’a pour intention que de susciter la réflexion. » Exit la reproduction mécanique d’habitus organisationnels, parce qu’« on a toujours fait comme ça ». Une démarche enrichie de la dimension éthique peut permettre de penser différemment, de changer les relations avec les gens. Évidemment, jusqu’à un certain point : « À certains moments, on a beau être dans cette démarche-là, il y a aussi des choses qu’on ne contrôle pas. Par exemple la représentation qu’ont les gens du statut de manager. Et ça, c’est peut-être la chose la plus difficile à gérer. »

Le management à la française

Ce qui distingue le management anglo-saxon du management à la française, selon Malik Bozzo-Rey, c’est que la France assume explicitement qu’elle accorde de l’importance à la hiérarchie, ce que les anglo-saxons dissimulent derrière une familiarité cosmétique. « On a beau se tutoyer, celui en face de moi peut me virer, rappelle crûment le philosophe. Après, la question, c’est : quels espaces de discussion on crée ? » Le manager n’est, évidemment, pas contraint d’aller dans le sens de la critique mais s’il se rend compte que la majorité de son équipe partage une opinion, peut-être qu’il peut questionner le bien-fondé de son choix.

Ethique de l’influence : des enjeux colossaux

À travers la chaire « Éthique de l’influence », Malik Bozzo-Rey travaille sur les « nudges ».  « C’est une réflexion sur la façon d’influencer le comportement des individus, une recherche sur les leviers de motivation qui leur font prendre une décision ou une autre. » Les nudges s’appuient sur l’idée qu’on passe notre temps à prendre des décisions irrationnelles. La chaire vise à évaluer quelles sont les modalités de l’influence sur ces prises de décisions. En découle un questionnement éthique sur le paternalisme, c’est-à-dire sur l’idée qu’à certains moments, il est justifié et légitime qu’on – le « on » restant à définir – prenne des décisions à la place des gens, parce qu’on estime que ces décisions sont meilleures pour eux.

Typiquement, on peut citer l’exemple du tabagisme, dont tout le monde admet la nocivité et l’impact sur la société : le fumeur détruit sa santé, les conséquences de cette destruction sont dommageables à la société à travers la douleur de ses proches, qui souffrent peut-être de sa maladie voire de sa mort prématurée, à travers les dommages causés par le tabagisme passif, à travers le coût de prise en charge des maladies par la sécurité sociale… Un paternalisme coercitif défendrait l’idée qu’il faudrait mettre en place un système juridique empêchant les gens de fumer. « Aucun gouvernement, au nom d’une idée extrêmement libérale qui consiste à ne pas interférer avec l’autonomie et la liberté de choix des individus, ne ferait le choix politique d’interdire la cigarette. En outre, la consommation de tabac constitue, à travers la taxation, une source de revenus pour l’État », observe Malik Bozzo-Rey. Aussi, l’utilisation de leviers de motivation susceptibles d’influencer le comportement du fumeur vers le sevrage tabagique est-elle une potentielle réponse à ce type de situations.

En éthique appliquée, l’utilisation des nudges pose donc la question du bien. Quand on empêche quelqu’un qui veut faire quelque chose de le faire, on va contre son envie, son désir, on interfère avec sa liberté. Et pourtant, ça peut être justifié, parce qu’on le fait pour le protéger. Si l’on empêche un fumeur de fumer, on lui fait, à court ou moyen terme, du mal. Il va être en manque, il sera frustré et traversera des états émotionnels voire physiques lui semblant négatifs. Mais à long terme, la finalité reste son bien et celui de la société toute entière.

Mais qu’est-ce qui donne la légitimité, l’autorité de prendre ce type de décision à la place d’une personne, d’interférer avec sa liberté de choix ? D’autant que toutes les questions ne sont pas aussi évidentes à trancher que le tabagisme, dont l’effet négatif n’est plus à discuter.

Santé, bien-être et pop-culture

L’étude de la philosophie a placé sur le chemin de Malik Bozzo-Rey celle qui lui a donné deux enfants. À la maison, la petite famille évolue avec le souci d’être consciente de son environnement sous tous ses aspects. Avec un père éthicien et une mère naturopathe, on devine que les petits se repaissent de nourritures physiques et spirituelles savamment préparées. Cuisine bio, sans gluten et sans sucres ajoutés se marient avec des lectures et écoutes intellectuellement stimulantes. « Je lis beaucoup de polars, confie Malik Bozzo-Rey. Je suis un fan de Paul Auster, de John Irving, de Brett Easton Ellis aussi… et je lis aussi beaucoup de BD. J’aime bien les mangas. Et Thorgal. J’en ai beaucoup lus quand j’étais ado. Et je lis pas mal de comics aussi. Pas forcément des comics de super héros, ou alors avec une réflexion sur ce qu’est un super-héros, comme dans Rising star, ou dans les romans graphiques d’Alan Moore, à l’instar des Watchmen ou de V pour Vendetta. »

Metal et hard-rock

Quand il n’a pas un bouquin entre les mains, c’est la musique qui fait vibrer notre chercheur, qui écoute pas mal de hard-rock et de metal… et s’est récemment remis à la guitare électrique. « Pour la petite histoire, ma fille a commencé la guitare classique et je me suis dit que j’avais envie de reprendre des cours. » À l’adolescence, Malik Bozzo-Rey cherchait simplement à reproduire ses morceaux préférés. Désormais, il éprouve une certaine jubilation à « comprendre » la musique : « Ce qui est intéressant, c’est de découvrir pourquoi c’est telle note et pas telle autre, la logique dans les accords qui sont joués… »

Pas question, en revanche, de monter un groupe, parce que « ça demande du temps » – une denrée rare – et que notre homme est suffisamment équipé pour faire son petit one-man band avec sa boîte à rythmes et ses loopers. On soupçonne, tout de même, que son intérêt pour l’improvisation trahit l’espoir de bœufs en famille quand les petits auront pris quelques années.