Présentation de la 1ère séance du 4 novembre

Aidant, proche, Aidant-proche, aidant informel, aidant familial, aidant naturel… Autant de formules utilisées pour désigner une personne apportant une aide non professionnelle, régulière et suivie, à un membre de leur entourage, touché par une maladie ou un handicap affectant son autonomie.
Cette émergence de l’aide familiale se fera en réaction aux inadéquations entre l’offre du système de protection sociale et des collectivités locales. Les besoins des personnes âgées en perte d’autonomie pour rester au domicile ou pour être accueillie en institution sont en effet de plus en plus importants du fait du vieillissement de la population. Ainsi, le concept d’ « aide familiale » va se développer dans les années 80 afin de définir les personnes qui, auprès des personnes âgées dépendantes, apportent une aide en dehors du cadre formel. Cependant, la prise en charge par un proche de son parent ou de son/sa partenaire diffère du contexte de prise en charge proposé par un professionnel de santé. Ainsi, même si certaines tâches réalisées sont similaires, le contexte de prise en charge entre aidant et aidé est rendu spécifique par la présence d’un lien émotionnel entre les parties.
Ce contexte amène à (re)penser l’accompagnement des aidants et c’est ainsi qu’est né le projet Supairaidants dont l’objectif est de contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des aidants grâce à une démarche participative et collaborative. Ce projet est mené dans un living lab situé au coeur du quartier Moulins de Lille dont l’un des enjeux est le « bien vieillir ensemble ». L’origine de ce projet repose sur le diagnostic actuel de l’aidance et le relevé des besoins du terrain par la Maison des aidants de Lille : 1) être aidant, c’est être sollicité 7 jours sur 7, générant une importante fatigue physique et psychique, 2) les aidants sont de plus en plus nombreux et donc aider les aidants est un enjeu de santé publique, 3) les aidants disent avoir besoin d’échanger et d’apprendre d’autres personnes vivant ou ayant vécu une situation similaire à la leur, dans un souci de prendre du recul et de réfléchir à leur vécu. Il s’agissait donc d’imaginer un accompagnement de pair à pair, d’aidant proche à aidant proche (pair-aidance), pour répondre aux besoins exprimés du terrain et dans une perspective de coparticipation.
Une expérimentation a donc été réalisée sur une période d’un an dans une plateforme de répit pour aidants familiaux : 3 pairs-aidants (anciens aidants ayant perdu leur proche aidé) appelés les « supairaidants » et 13 aidants ont volontairement participé à ce projet. Une phase de recrutement et de formation des supairaidants a précédé une phase d’animation de groupes d’analyse de pratiques animés par ces supairaidants à destination des aidants. Des évaluations par questionnaires et entretiens donnent lieu à quelques résultats préliminaires : 1) une amélioration de l’estime de soi des supairaidants, une continuité dans leur processus de deuil, une transmission de savoirs et de compétences ; 2) un soulagement et un apaisement ressentis par les aidants après les groupes d’analyse de pratiques ainsi qu’une perception plus positive de l’accompagnement de leur proche aidé.
Par ce projet, est pensé un accompagnement des aidants familiaux dans une pratique innovante inscrite dans une démarche participative et collaborative, projet qui nécessite aujourd’hui d’être ajusté eu égard aux premiers résultats, d’être répliqué et proposé dans d’autres plateformes de répit.

Inscription : contact.ethics@univ-catholille.fr

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Séminaire CEM Hadépas-2021-2022-Programme