>Présentation du séminaire
Par définition, l’un des buts principaux de la médecine est celui de guérir les maladies, et dans cette perspective l’innovation est inscrite au coeur même de l’activité médicale et des politiques de santé publique, dans la mesure où il s’agit d’améliorer et de trouver des solutions technologiques pour faire face aux maladies qui n’ont pas encore de thérapie. Il y a donc une sorte de solidarité entre une vision technoscientifique de la médecine et la confiance accordée aux innovations technologiques dans le champ de la santé, comme si la simple production de nouveautés techniques était par elle-même porteuse d’amélioration de la santé et du bien-être. Toutefois, la notion même d’innovation doit être enrichie et analysée dans toutes ces dimensions. Parler d’innovation en santé signifie se référer à un ensemble de pratiques et de techniques très hétérogènes, qu’on a désormais l’habitude de diviser en trois grands sous-ensembles : l’innovation technologique et numérique (robotique chirurgicale, objets de santé connectés, télémédecine…) ; l’innovation diagnostique et thérapeutique (thérapies géniques, thérapies ciblées…) ; l’innovation organisationnelle et comportementale (dossier médical partagé, plateformes de suivi à distance, patient connecté…). L’innovation ne concerne donc pas forcément l’invention d’une nouvelle technologie, même si la technologie est le plus souvent impliquée dans l’innovation, dans la mesure où elle est utilisée ou agencée de manière inédite. Il est d’ailleurs souvent difficile de séparer ces trois dimensions de l’innovation, car tout procès innovant comporte à chaque fois la mise en contexte d’une technologie de pointe, qui est bricolée pour un but particulier grâce à l’inventivité des acteurs et à leur coopération, et dont les effets, largement imprévisibles, ne se limitent pas au patient, mais impliquent une restructuration globale des relations de soin entre les médecins, les professionnels de santé, les patients et différents types d’organisations sanitaires, médico-social ou de la sphère économique.
Ce séminaire entend donc jeter un regard interdisciplinaire sur l’innovation en santé, dans le but de saisir l’ensemble des enjeux industriels, sociaux et éthiques.
>Dates à venir :
>>22 janvier 2020
(INFRA) STRUCTURER L’INNOVATION
La création de valeurs dans les biobanques
Emanuele CLARIZIO, Centre d’Éthique Médicale, Université Catholique de Lille
L’Hôpital comme écosystème de l’innovation
Philippe MANIVET, Biobank Lariboisière/Platform of Bio-Pathology and Innovative Technologies in Health INSERM
>>7 février 2020
INNOVATION ET INÉGALITÉS
Innovation, santé numérique et inégalités sociales de santé : liaisons dangereuses
Viviane RAMEL, Université de Bordeaux, ARS Nouvelle Aquitaine
Dispositifs de suivi à distance, organisation ambulatoire des soins et reconfiguration des inégalités : questions de rapports à soi, aux soins, et aux professionnels de santé
Anne MAYÈRE, Université Toulouse Midi Pyrénées, Toulouse 3 Paul Sabatier, IUT A, CERTOP, Centre d’Etude et de Recherche «Travail, Organisation, Pouvoir», CNRS
>>26 mars 2020
LE SOIN AU-DELÀ DU CURATIF
Du soin dans la technique
Xavier GUCHET, Université de technologie de Compiègne, Costech
Télémédecine en soins palliatifs : enjeux et perspectives au-delà du soin
Antoine LEMAIRE, EMSSP CH, Valenciennes
Les autres dates seront précisées prochainement.