Présentation du séminaire
Après les fils conducteurs des deux années précédentes (à savoir la « quantification du care » puis l’articulation des différents types de savoirs dans les dynamiques participatives), le thème pour le séminaire 2019-2020 sera celui de la mobilisation des personnes considérées comme
« plus vulnérables ».
Que ce soit au niveau de cadre règlementaire (par ex. : loi française 2005-102 relative aux droits, à la participation et à la citoyenneté des personnes handicapées), de dispositifs incitatifs (par ex. : le label de l’OMS « Ville amie des aînés ») ou au niveau de dynamiques émanant des « personnes concernées », apparaissent des phénomènes ou des attentes de mobilisation. Si cette mobilisation est « généralisée », s’accroît et concerne tous les domaines de la vie sociale (Martuccelli, 2017), un de ses renforcements nouveaux est de s’articuler de plus en plus à la problématique de la vulnérabilité. En effet, la plupart des dynamiques qui œuvrent au renforcement de la participation sociale et/ou de la reconnaissance des droits (dans le champ du handicap, du vieillissement ou encore de l’exclusion sociale) développent une logique de mobilisation de personnes considérées comme les plus concernées. Celle-ci se retrouve à la fois dans les processus d’élaboration des politiques publiques (locales, en particulier), de mise à l’agenda politique, mais aussi dans les dynamiques de formation, de recherche collaborative ou encore d’innovation sociale (notamment dans le domaine de l’accompagnement social et des politiques sociales).
Comprise comme une mise en mouvement, la logique de mobilisation mérite d’être questionnée à partir de sa double composante, à la fois action vers autrui et dynamique interne. Cette double dimension se retrouve sur différents registres, qu’ils soient politiques, sociaux ou psychologiques (pensons à la mobilisation de connaissances, de compétences personnelles…). Qui plus est, elle implique un travail et des effets qu’il serait utile d’étudier et de discuter dans leurs différents aspects : intéressement, mise en réseau, « pair-aidance » et « pair-émulation » (Gardien, 2017, 2019), capacitation, changements sociaux mais aussi épuisement, instrumentalisation, désillusion, conflit de légitimités, confrontation à l’inertie institutionnelle… Présenter le phénomène de mobilisation sous différentes facettes pour le mettre en perspective et en débat représente l’objectif du séminaire de cette année.
Dates et intervenants
Aurore Loretti, Centre d’éthique Médicale, UCLille