Argumentaire
Même si l’éventualité d’une pandémie au taux de létalité non-négligeable restait inscrite dans nos représentations, la venue du Covid-19 nous a pris par surprise, et nous a désarçonnés.
Acquis depuis quelques dizaines d’années à une rationalité « économique » plutôt que « logique» dans la gestion de l’État, nous avons subordonné les fins (santé publique, bien-être, respect de l’environnement) aux moyens (sources de financement) et nous nous sommes laissé obnubiler par la minimisation des coûts plutôt que par la recherche de l’intérêt général.
Aussi nous avons drastiquement réduit les stocks à maintenir en matière de protection, de prévention et de santé (dépistage, masques, lits d’hôpitaux, matériel de réanimation). La même logique utilitariste, négligente sur le plan éthique, a généré une concentration de la production dans les zones géographiques de moins-disant social, politique et éthique, tandis que le flux tendu, le lean (mince), devenait la norme en matière de distribution des produits. C’est sans surprise que nous avons découvert à l’occasion de la pandémie que les pays où la production mondiale s’est concentrée, sont aussi ceux où le saut d’un virus d’une espèce animale à l’humain est le plus susceptible d’avoir lieu. Dans sa première vague déjà, la pandémie de Covid-19, a provoqué une baisse de la production dans l’économie de nos pays occidentaux, laquelle engendre davantage qu’une simple récession : une authentique dépression, et cela sans compter même la probabilité élevée d’une seconde vague à mesure que sont peu à peu levées les dispositions judicieusement prises pour la contenir, comme la distanciation sociale et le confinement. Si le plan européen de financement des coûts de la pandémie conclu le 21 juillet 2020, souligne un souci commun de trouver des solutions à la crise, cette première réponse ne s’attaque que de manière très fragmentaire aux questions pressantes qui se posent. Quels sont les premiers enseignements que nous devons retenir de la crise traversée ? Comment la pandémie vient-elle s’articuler sur les plans sanitaire, économique, social, géopolitique, mais aussi éthique, aux questionnements majeurs que nous posent depuis plusieurs décennies la dégradation de notre environnement, le réchauffement
climatique et la montée des océans ? Quelles pistes d’actions doit-on suivre pour que les changements sociétaux ardemment souhaités et exprimés ces dernières mois par la société civile, soient accompagnés d’actes concrets qui nous mettent effectivement sur la voie de leur réalisation ? Comment passer de l’utopie au réel, des aspirations sociales à leur concrétisation ? Même si nous ignorons quand il sera possible de parler véritablement d’Après-Covid, ce cycle de conférences proposées par Paul Jorion, offrira d’envisager une première relecture des événements de ces derniers mois, et d’anticiper des voies nouvelles qui pourraient être explorées pour l’avenir de nos sociétés occidentales.
Visioconférences à venir :
21 octobre : L’Europe et la France
Les nations se seront découvertes trop dépendantes vis-à-vis de l’étranger et se replieront sur elles-mêmes. Les soucis des populations : « Fin du monde, fin du mois » auront été exacerbés en s’additionnant. La nécessité s’imposera d’inscrire l’État-providence dans la constitution et de faire dépendre la mobilisation des ressources de cet impératif essentiel.
Lien de connexion : https://us02web.zoom.us/j/82675875124
28 octobre : Le retour des utopies
Du monde souhaitable, le roman et le cinéma ne nous offrent que des ébauches, le plus souvent risibles. Quelles approximations d’un idéal avons-nous su réaliser, des Réductions du Paraguay au monde de la science-fiction, en passant par la «révolution sociale» qui avait mobilisé la première moitié du XIXe siècle ?
Lien de connexion : https://us02web.zoom.us/j/87946038744
Visioconférences précédentes :
Retrouver les podcast sur la page suivante : https://lillethics.com/blog/
16 septembre : La pandémie
Un fléau dont l’histoire nous avait pourtant prévenu qu’il planait sur nous comme une sinistre menace, mais dont nous avions perdu le souvenir de l’expérience humaine qu’il représentait. Aussi, nous avons dû réinventer notre réponse dans la douleur, à partir de rien.
30 septembre : L’économie
Nous ignorons quelle sera la durée de la crise. Provoquera-t-elle un effondrement généralisé ? En raison de leur impréparation, les nations ont réagi de manière désordonnée, mettant en danger et leur population et leur économie. Certaines changèrent même de stratégie en cours de route. Celles qui auront fait le bon choix se retrouveront au sommet. Les perdantes risquent de tomber bien bas.
7 octobre : L’environnement
La pandémie aura-t-elle facilité une prise de conscience du péril que représente la crise climatique ? Ou bien elle et ses soeurs à venir représentent-elles un nouveau risque d’extinction du genre humain, venant s’ajouter à celui que constituait déjà le réchauffement climatique et la montée du niveau des océans ?
14 octobre : La géopolitique
La Chine aura émergé à la fois comme dominante (par son efficacité) et stigmatisée (du fait du prix à payer pour sa domination en termes d’atteintes aux libertés individuelles).
Les États-Unis, malades de leur président erratique, s’effondrent au rang de puissance subalterne. Leur désespérance combinée à leur surarmement les rendent tout particulièrement imprévisibles et dangereux.