COLLOQUE

Traversées et résonances du vivant 
Réflexions interdisciplinaires sur les liens fondamentaux humains-animaux-nature

Présentation

Le colloque Traversées et résonances du vivant : réflexion interdisciplinaire sur les liens fondamentaux humain-animaux-nature vise à questionner la façon dont sont structurées nos connaissances sur les rapports et relations (ontiques et ontologiques) entre humains, animaux et nature. Ces questionnements s’étendent à la question de la « transanimalité », où de la façon dont les enjeux relatifs à l’humain et à l’animal peuvent éclairer, ou se voir éclairés eux-mêmes, par les enjeux entre humain, objet et environnement technique.

Au cours de ce colloque, trois questions seront traitées sous la forme de dialogues entre représentants des sciences humaines et sociales (philosophes, anthropologues, sociologues entre autres) et représentants des sciences naturelles (biologistes, éthologues, écologues entre autres) : 1. la question de l’intériorité animale, 2. la question de la responsabilité humaine vis-à-vis de la nature et 3. la question de la construction du concept de nature et des possibles sorties ou alternatives au naturalisme. Le colloque se terminera avec une table ronde réunissant l’ensemble des participants.

Comité d’organisation :

Marie Pelé, CR en éthologie, ETHICS EA 7446, Université Catholique de Lille
Jessica Lombard, chercheuse post-doc en philosophie – ETHICS EA 7446, Université Catholique de Lille
Cédric Sueur, MCF en éthologie, Université de Strasbourg
David Doat, CR en philosophie, ETHICS EA 7446, Université Catholique de Lille

Contact : marie.pele@univ-catholille.fr

Programme : 

Jeudi 14 novembre

8h30 : ouverture des portes et accueil du public

8h50 : mot d’introduction des organisateurs

9h – 12h15 : Session 1. De l’intériorité animale et de la tendance humaine à réduire méthodologiquement le monde vécu non humain.

Nous invitons les chercheurs à se pencher sur cette question complexe et à explorer les dimensions de l’intériorité animale, en remettant en question les schémas de pensée qui tendent à minimiser ou à négliger la richesse de l’expérience animale. Cet axe s’inspire en premier lieu de la réception des travaux de von Uexküll ou au contraire de la relative méconnaissance des approches théoriques cherchant à faire droit au vécu subjectif animal et humain. Il vise à mettre en perspective la considération du vécu propre en posant l’hypothèse critique que la science a tendance à réduire méthodologiquement ce vécu, ou à le transformer en autre chose que ce dont il s’agit vraiment. Prendre en compte le vécu propre ouvrirait à la possibilité épistémologique de reconnaître les difficultés de l’approche objectivante dans les sciences, qui fonctionnent notamment à partir de modèles et de fonctionnalisation des comportements. Cette première session met ainsi au défi de (re)visiter des textes de philosophes et éthologues qui se rejoignent dans l’effort de penser le vécu animal, le vécu humain, et peut-être de soulever la question paradoxale du vécu des êtres artificiels.

9h-10h30 : Premier dialogue entre Florence BURGAT & Martin GIURFA

Florence BURGAT est Philosophe, Directrice de recherche, ENS-Paris. Elle est spécialisée en condition animale et droit animal.

Martin GIURFA est professeur à l’Institut de Biologie Paris-Seine (UMR Sorbonne Universités/CNRS/INSERM). Il est spécialisé en neuro-éthologie et en éthologie des insectes.

10h30-10h45 : pause-café

10h45 – 12h15 : Second dialogue entre Philippe HUNEMAN & Marie PELÉ

Philippe HUNEMAN est directeur de recherche à l’Institut d’Histoire et de Philosophie des Sciences et des Techniques (CNRS / Paris I Panthéon Sorbonne). Il est spécialisé en philosophie de la biologie.

Marie PELÉ est chargée de recherche en éthologie au laboratoire ETHICS EA 7446 de l’Université Catholique de Lille. Elle est spécialisée en primatologie et cognition comparée.

12h15-14h : pause déjeuner

14h-17h15 : Session 2. De la responsabilité humaine vis-à-vis du monde, de la nature, des écosystèmes ou du vivant en général.

Cet axe met en avant l’importance d’examiner de manière critique les bases de cette responsabilité, et de faire droit à une recherche active venant questionner la possibilité et le bien-fondé d’abandonner ce qui relèverait peut-être d’une fiction ou d’un mythe de la responsabilité humaine. Il s’inscrit dans le débat sur la construction de la responsabilité que soulèvent certains éthologues ou philosophes en avançant que l’humain, du fait de ses propriétés propres, est éthiquement ou moralement responsable du devenir des espèces et de la biosphère. Pour cela, cet axe cherche à mettre en avant les limites et révisions de l’idée de responsabilité humaine, en intégrant les théories qui voient en l’inclination des humains à se reconnaître des responsabilités vis-à-vis des autres êtres naturels l’expression de leur hubris et d’une volonté de contrôle illégitime voire auto-destructrice. Cette seconde session vise ainsi à relancer le débat transdisciplinaire relatif à ces questions, et à explorer des positions plurielles permettant d’envisager la sortie de l’opposition entre ces deux thèses.

14h-15h30 : Premier dialogue entre Léo MARIANI & Damien MARAGE

Léo MARIANI est maitre de conférences au MNHN de Paris. Il est spécialisé en anthropologie de l’environnement, alimentation, corps, perception, affects, techniques, matières, rapports humains/végétaux.

Damien MARAGE est professeur des universités en écologie et géographie et membre du groupe de travail « éthique en action » du Comité français de l’IUCN. Il est spécialiste de la prise en charge du vivant dans les territoires.

15h45-17h15 : Second dialogue entre Yildiz AUMEERUDDY-THOMAS & Caroline HABOLD

Yildiz AUMEERUDDY-THOMAS est directrice de recherche au CNRS. Elle est spécialiste des savoirs locaux et les interactions bio-culturelles, entre les sociétés agraires et la nature.

Caroline HABOLD est directrice de recherche au CNRS. Elle est spécialisée en écophysiologie et s’intéresse à la manière dont les animaux répondent aux changements de leur environnement.

18h : Présentation du film documentaire Saru : Histoire d’une transmission culturelle chez les macaques japonais. (Uniquement pour les personnes en présentiel)

Réalisé par Aurélien Prudor (Productions Wild Talks), ce documentaire vous amène au Japon pour explorer en milieu naturel les processus de transmission culturelle chez le macaque japonais, une espèce qui a su s’adapter à divers habitats de l’archipel. Découvrez étape par étape comment les chercheurs analysent cet héritage au sein du groupe. À travers l’expérience des nouveau-nés, familiarisez-vous avec leurs codes sociaux et observez comment chaque communauté de singes développe ses propres particularités comportementales. Un documentaire qui promet de transformer votre regard sur les animaux sociaux.

Vendredi 15 novembre

8h45 : ouverture des portes et accueil du public

9h-12h15 : Session 3. De la construction du concept de nature et des possibles sorties du naturalisme, permettant de constituer un autre rapport au monde.

Notre rapport à la nature, en tant qu’êtres humains, a des implications profondes pour notre éthique, notre compréhension du monde et notre façon de coexister avec d’autres formes de vie sur notre planète. Cet axe se propose d’examiner de manière approfondie la notion de nature, la symbolique que revêt cette notion et les défis qu’elle pose au naturalisme traditionnel. Parfois perçue comme un espace à domestiquer, l’idée de nature implique aujourd’hui la conception d’un écosystème fragile à préserver. Cette troisième session interroge donc la façon dont le concept de nature a été construit et reconstruit au fil du temps et prend en compte les limites éventuelles du naturalisme constitué en Occident comme paradigme dominant, en invitant à identifier les voies possibles pour élaborer un autre rapport au monde.

9h-10h30 : Premier dialogue entre Anne LE GOFF & Cédric SUEUR

Anne LE GOFF st agrégée et docteure de philosophie. Elle est actuellement chercheuse postdoctorale à l’Institute for Society and Genetics à UCLA (États-Unis). Sa recherche porte sur l’épigénétique et la manière dont ce nouveau champ reconfigure les rapports entre biologie et société.

Cédric SUEUR est maitre de conférences à l’Université de Strasbourg. Il est spécialisé en comportements complexes animaux et en relations hommes-animaux.

10h30-10h45 : pause-café

10h45-12h15 : Second dialogue entre Gérémia COMETTI & Florian KLETTY

Gérémia COMETTI est professeur des universités à l’Université de Strasbourg. Il est spécialisé en anthropologie de la Nature.

Florian KLETTY est maitre de conférences à l’Université Catholique de Lille. Il est spécialisé en écologie et biologie de la conservation.

14h-16h : Table ronde avec l’ensemble des participants.