EXPÉRIMENTATION 3

La prise en charge des jeunes non accompagnés – II

En quelques mots
Cette expérimentation a été réalisée dans les Facultés de Droit de l’Institut Catholique de Lille (centre de Lille-Vauban et centre d’Issy-les-Moulineaux). Comme pour la première variante de cette intervention, il s’agissait d’interpeller les étudiants sur les questions liées à la prise en charge des jeunes migrants non accompagnés. Cette variante se distingue toutefois par le type de variable manipulée. En effet, alors que la première version de cette expérimentation se focalisait sur la contrainte d’accueil (nombre de places disponibles par rapport à la demande de prise en charge), cette seconde version manipulait la mise en saillance des conséquences liées à la décision de prise en charge (ou non) ainsi que le type de résultats mis en avant par le test osseux (étendu d’âge vs. âge précis).

Quelle population ?
Deux sessions ont été réalisées, pour un total de 67 étudiants :

  • La première à la Faculté de Droit de l’Institut Catholique de Lille (centre Vauban) dans le cadre du « droit de l’enfant » réalisé auprès 21 étudiants de Licence 2 en Droit et Culture Juridique.
  • La seconde à la Faculté de Droit de l’Institut Catholique de Lille (centre d’Issy-les-Moulineaux) dans le cadre du cours « clinique du droit » réalisé auprès 46 étudiants de Licence 3 en Droit et Culture Juridique.

La procédure
L’intervention se compose de plusieurs phases :

L’expérimentation

Les résultats
Phase 1
Les réponses données par les participants témoignent d’un effet de la connaissance des conséquences de la décision au niveau de l’âge attribué aux cas présentés. En effet, il apparaît que les étudiants attribuent un âge inférieur aux cibles lorsqu’ils ont connaissance des conséquences liées à l’attribution d’un âge dépassant la majorité (M = 18.4 ; SD = 1.3) par comparaison aux étudiants ignorant ces conséquences (M = 19.0 ; SD = 1.3). La certitude liée à l’âge attribué n’est cependant pas affectée par cette variable.

En outre il apparaît que les différentes informations n’ont pas toutes le même poids dans l’évaluation de l’âge des cibles ainsi que le degré de confiance dans cette évaluation. On observe plus particulièrement que les tests osseux se distinguent par leur influence sur l’âge attribué (plus bas que pour les autres sources d’information) ainsi que par le niveau de confiance qu’ils confèrent aux participants concernant leur évaluation (qui est de loin supérieur à celui favorisé par les autres sources d’information).

Phase 2
En ce qui concerne la phase 2, nous n’observons pas d’effet significatif du mode de présentation de l’âge déterminé par le test osseux. Ainsi, le fait de bénéficier d’un âge précis ou d’une étendue d’âge ne semble pas affecter les évaluations des participants.

L’impact de l’intervention
Afin d’évaluer l’impact de l’intervention, un questionnaire a été proposé aux étudiants avant et après l’intervention. Celui-ci comportait plusieurs questions évaluant leur représentation de l’éthique, leurs attitudes concernant la question des migrants, les tests osseux ou encore la question de la place des techniques scientifiques au sein des procédures juridiques.

Les résultats montrent un impact limité de l’intervention sur la représentation de l’éthique. Toutefois, la perception de la fiabilité des tests osseux, l’un des principaux objets des débats conduits à l’issue de l’expérimentation fait l’objet d’une évolution significative entre les deux temps de mesure.

L’évaluation de l’intervention
Le questionnaire diffusé après l’intervention évaluait également la satisfaction des étudiants concernant l’intervention réalisée (sous forme d’échelles en 7 points). Les moyennes observées indiquent une évaluation positive de l’intervention.
Les étudiants avaient également la possibilité de s’exprimer à propos de l’expérience au travers de questions ouvertes présentes dans le questionnaire d’évaluation et à l’occasion des débats post-expérimentaux via WOOCLAP. Une synthèse de ces retours sous forme de nuage de mot confirme les positionnements observés sur les échelles de réponse.

Cette expérimentation est le fruit d’un travail collectif
Ont été impliqués dans la conception et/ou l’animation :
Blandine Mallevaey, Julie Delporte, Antoine Deplancke, Flovic Gosselin, Léa Jardin, Vincent Lenglin, & Anthony Piermattéo.

Le matériel à télécharger
L’expérimentation a été réalisée avec le logiciel oTree, logiciel open-source téléchargeable ici
Les différents fichiers de données (résultats de l’expérience, évaluation, etc.) sont disponibles ici
Téléchargement de la plaquette de présentation de l’expérimentation :



Vidéo de présentation de l’expérimentation par Léa Jardin :