Colloque :  Le temps des transhumains. Contributions à la re-présentation de notre présent
Vendredi 17 novembre 2017 – De 8h45 à 18h – Maison des chercheurs – 60bis, bd Vauban

« S’il est avéré qu’aujourd’hui le présent l’emporte, cannibalisant pour ainsi dire les autres temps, se pose une dernière question. S’agit-il d’un présentisme par défaut, faute de mieux,
en attendant autre chose, en particulier que le futur retrouve un rôle moteur, sinon prépotent, comme naguère encore ? A-t-on affaire à un moment d’arrêt provisoire du temps historique ? Ou
s’agit-il, au contraire, des linéaments d’un présentisme plein, c’est-à-dire d’un nouveau régime d’historicité où le présent s’installerait durablement en position dominante ? ».

Ces considérations de l’historien François Hartog conduisent à une réflexion plus large, interdisciplinaire, sur la temporalité. D’autres interrogations s’ajoutent alors, telles que : « quel type de subjectivité se constitue dans la modernité, si celle-ci se caractérise notamment par l’évanouissement de la dimension du temps ? Comment se construit le sujet contemporain, si la tradition et la mémoire généalogique ne font plus pour lui référence, et si l’Histoire s’accélère au rythme des ordinateurs ? Selon quelles modalités est-on aujourd’hui présent à l’Histoire, si la fin de l’Histoire est notre présent ? ».

De ce questionnement, les discours transhumanistes sont à la fois le symptôme et le répondant. Recyclant les vieilles angoisses humaines dans un imaginaire de science-fiction ; organisant des stratégies commerciales et politiques à la mesure de leur démesure ; configurant le sujet humain à l’image d’un techno-Prométhée sans fin ni passé ; les transhumanistes proposent  à notre temps un autre Temps, un autre Récit, une autre Humanité. Ces nouveaux mythes organisateurs de l’univers contemporain sont ainsi à interroger tant dans leur dimension collective que dans leur impact sur les trajectoires subjectives.

La détemporalisation du temps serait-elle alors le symptôme cardinal d’une déresponsabilisation subjective ? L’espèce humaine est-elle encore le « sujet » de l’Histoire, le processus historique étant alors porté par des processus technoscientifiques sans sujet ? Les rythmes du temps présent commandés par les machines laissent-ils place encore à une construction sociosubjective du rythme ?

Nous vous proposons, dans le cadre de la chaire « Ethique et Transhumanisme » de l’Université Catholique de Lille, d’expliciter ces problématiques.

 

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